L’acidification des urines est souvent considérée comme un moyen de conserver les catécholamines avant leur dosage. Les catécholamines sont des composés organiques synthétisés à partir de la tyrosine et jouent un rôle d’hormone ou de neurotransmetteur. Les plus courantes sont l’adrénaline (épinéphrine), la noradrénaline ( norépinéphrine) et la dopamine.
L’acidification des urines est un élément du process de chimie urinaire. Il existe différentes concentrations d’acides 10N et 6N. Cette concentration doit être maîtrisée afin d’atteindre l’intervalle de PH attendu pour la méthode.
Cela pose quelques difficultés pour l’accréditation de cette dernière, et notamment autour du calcul du volume d’acide à utiliser en fonction de sa concentration et en ayant connaissance du PH de l’échantillon d’urine.
Acidifier avant analyses : c’est risqué !
L’ajout d’acide en première intention est risqué pour le patient. Le risque de projection d’acide est évident lors du recueil, et des risques plus élevés encore peuvent naître d’une incompréhension du protocole de recueil par le patient – imaginez un seul instant que ce dernier boive l’acide … Il serait nécessaire d’ajouter un pictogramme sur le récipient (le règlement est la transposition du Globally Harmonized System of Classification and Labelling of Chemical GHS).
Par ailleurs, le volume d’acide serait dépendant du volume total des urines que le patient aura émis et du PH.
Ce sont des paramètres difficiles à maîtriser, cela représente donc un risque pour le dosage car s’il y a trop d’acide au départ, il faudra tamponner en excès (avec une base), or certaines méthodes sont sensibles à un excès de base.
Pourquoi acidifier les urines 24H ?
La question centrale est de comprendre si l’acidification permet de mieux conserver les urines. Il existe deux publications qui semblent démontrer qu’il n’est pas indispensable d’acidifier les urines et que la température intervient également dans le processus de conservation.
CLIN. CHEM. 39/12, 2502-2508 (1993)
Optimal Collection and Storage Conditions for Catecholamine Measurements in Human Plasma and Urine
Frans Boosmsms, Gootzen, Loes Van Eijk, Arie J. Man in ‘t Veld, and Maarten A.D.H.Shalekamp
Improvements in methodologies for measuring concentrations of catecholamines (CA) have led to increasing use of these compounds as markers in the screening of patients and in long-term clinical trials. Because of the associated logistical problems, we have investigated the unresolved question of optimal conditions for sample preparation and for storage of plasma and urine samples.
Results show that blood should be centrifuged within 1 hour after collection ; the use of a refrigerated centrifuge is not necessary. Once plasma is prepared, CA are stable for 1 day at 20°C, 2 days at 4°C, 1 month at -20°C (or 6 months with added gluthacione), an t o 1 year at -70°C.
CA are stable at 4°C for 1 month in unpreserved urine and for 4 months in urine preserved with EDTA and sodium metabisulfite. In acidified urine, CA were nearly unchanged after 1 year at 4 and -20°C.
Il faut cependant recouper les recommandations, les bibliographies avec les fiches techniques des réactifs dédiés aux dosages. (Chromatographie, HPLC etc.)
Certains réactifs nécessitent l’acidification de l’échantillon dans un intervalle de pH défini par la méthode. Cette acidification est un facteur analytique non lié à la conservation. L’acidification peut se réaliser au laboratoire (sur échantillon) afin de limiter les risques.
Par ailleurs le WHO ainsi que W.GUDER ( German United Society for Clinical Chemistry and Laboratory Medicine) indiquent une stabilité de 4 jours à température ambiante sans acidification et qu’il n’est pas strictement nécessaire d’acidifier avec de l’acide chlorique ( dangereux) mais aussi avec de l’EDTA.
Les catécholamines semblent très instables par nature et peuvent se dégrader dans la vessie du patient. La phase de recueil – celle qui se passe loin de la maitrise des bonnes pratiques du biologiste- exige que le patient urine toutes les 3 heures ? Ce protocole est rarement respecté et est source de nombreuses erreurs pré- analytiques.
Nous mettons à votre disposition tout le matériel – film, posters, notices- pour permettre à tous vos patients d’être parfaitement informés de la marche à suivre.
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