La phase pré- analytique est déterminante pour la réussite du processus analytique, la justesse, la fiabilité et la répétabilité des résultats. De multiples facteurs peuvent venir perturber les résultats. Les connaitre permet de les éviter.

 

Phase pré-analytique et facteurs perturbants les résultats liés au patient

De nombreux facteurs de non conformité sont liés à l’état du patient au moment du prélèvement. En voici une liste ( non exhaustive)

  • La physiologie du patient :
    • Stress
    • Phase pré ou post prandiale
    • Non observance de la période de jeûne
  • La composition de la nourriture avant la prise de sang
    • Une nourriture riche en graisse fait augmenter la concentration en triglycérides
    • Une consommation d’aliments riches en protéines et en nucléotides fait augmenter les concentrations d’urée et d’acide urique
    • On observe des concentrations plus faibles de pré albumine et de protéine vectrice du rétinol lorsque l’alimentation est insuffisante ou dans les temps de jeûne.
  • La thérapeutique suivie par le patient : De nombreux médicaments peuvent provoquer des augmentations enzymatiques
  • La consommation de café, d’alcool ou de cigarettes
    • Si le patient a fumé de 1 à 5 cigarettes  avant le prélèvement, la concentration d’acides gras libres sera augmentée après un temps de latence d’une heure.
    • Le tabagisme augmente le nombre de leucocytes, les lipoprotéines, l’activité de certaines enzymes et hormones.
    • 2 à 4 heures après l’absorption d’alcool, la glycémie chute
  • La position du patient : Le passage de la position couchée à la position debout abaisse le volume plasmatique.
  • L’activité physique du patient avant la prise de sang : Un effort physique intense provoque une élimination urinaire d’érythrocytes et de leucocytes.
  • La période du cycle féminin : Les variations de l’équilibre hormonal peuvent provoquer une leucocytose et une augmentation de la glycémie.

Les facteurs perturbants liés à l’organisation du laboratoire et au préleveur

Les erreurs administratives et/ ou d’organisation peuvent avoir un impact délétère sur la conformité des échantillons. L’indication incomplète du nom, du prénom, de la date de naissance sur la fiche de prélèvement et les tubes, peut entrainer une mauvaise attribution au patient de valeurs de référence spécifiques et d’anciens résultats le concernant.

Les conditions de prélèvement peuvent aussi générer des non conformités :

  • L’heure de prélèvement inadéquate. Le rythme circadien a une importance déterminante sur les résultats. Selon l’analyse à opérer, le moment du prélèvement devra être aménagé.
ANALYTECONCENTRATION MIN.CONCENTRATION MAX.
ACTHMatin 6 – 10 h Nuit 0 – 4 h
CatécholaminesMatin 9 – 12 h Nuit 2 – 5 h
AldostéroneNuit 2 – 4 hAprès-midi 12 – 14 h
CortisolMatin 5- 8 hNuit 21 – 3 h
PhosphateNuit 2 – 4 hMatin 8 – 12 h
FerAprès-midi 14 – 18 hNuit 2 – 4 h
ProlactineMatin 5 – 7 hMatin 10 – 12 h
RénineNuit 0 – 6 hMatin 10 – 12 h
TestostéroneNuit 0 – 4 hNuit 20 – 0 h
TSHNuit 20 – 2 hMatin 7 – 13 h
  • Un temps de pose du garrot trop long – elle ne doit pas excéder 1 minute
    • L’influence de la stase veineuse en cas de garrot trop serré est importante . En effet elle implique une hausse potentielle de 20% en moyenne de la concentration en protéines, lipides, enzymes, bilirubine et fer sérique, et une élévation de 8% de la concentration en calcium.
    • De la même manière une contraction musculaire liée par exemple à la douleur du garrot peut augmenter les concentrations en calcium et acide lactique.
  • L’ordre de remplissage des tubes a son importance. Pour rappel l’ordre recommandé est le suivant:
    • Tube sec ( pour le sérum)
    • Tube citrate ( pour la coagulation-vs)
    • Eventuellement tube hépariné
    • Tube EDTA ( pour l’hématologie)
    • Tube fluoré ( pour la glycémie)

Nota bene: avec un prélèvement à aiguille, c’est le tube bleu citrate qu’il faut d’abord privilégier, en effet , pour un prélèvement avec ailette, un tube de purge est nécessaire, on utilisera donc d’abord un tube sec puis un tube bleu.

  • Le ratio sang /additif doit être respecté. les tubes doivent être remplis correctement en respectant bien le rapport des volumes sang/ anticoagulant
  • Bien sûr tout doit être mis en œuvre pour éviter la contamination de l’échantillon
  • Une mauvaise homogénéisation de l’échantillon a un impact négatif sur le résultat.

Trop brutale, elle entraîne une hémolyse. Or une hémolyse a des conséquences multiples dont l’augmentation du nombre  éléments intracellulaires dans le liquide extracellulaire ( potassium, phosphate, LDH), les interférences optiques de l’hémoglobine avec des méthodes travaillant aux mêmes longueurs d’ondes, ou l’interférence des éléments intracellulaires avec les réactions chimiques. Insuffisante, l’homogénéisation entraîne la formation de micro caillots ou de fibrine retard.

  • Les mauvaises conditions de centrifugation:
    • Le non respect du délai minimum entre le prélèvement et le début de la centrifugation ( pas au delà de 4 heures).
    • Une vitesse de centrifugation trop lente:
      • Les érythrocytes ou thrombocytes peuvent rester dans la phase liquide et s’y lyser.
      • Les thrombocytes non séparés après une centrifugation insuffisante libèrent du potassium, du phosphate, la LDH, la phosphate acide …
    • Une vitesse de centrifugation trop rapide peut lyser les cellules
    • Une température de centrifugation inadéquate est une source trop souvent ignorée et mal maitrisée de non-conformités
  • Une conservation et/ ou un transport mal géré a un impact négatif élevé sur la qualité des échantillons et le rendu patient.
    • Une température inadéquate a les conséquences suivantes :
      • Les éléments intracellulaires comme le potassium, le phosphate et le lDH peuvent être libérés si le sang est conservé à des températures trop basses
      • Il peut il y avoir des interférences suite à la lyse des thrombocytes ou des granulocytes.
    • L’exposition à une lumière inadéquate peut endommager l’échantillon
    • Les tubes mal fermés sont un fléau car ils ont pour conséquence:
      • L’oxygénation des composants sanguins
      • L’évaporation de l’eau provoquant une modification de la concentration

Des instructions précises aux patients et au personnel sont essentielles pour éviter ces dysfonctionnements. Le laboratoire LABELIANS smart service est à vos côtés pour vous aider à maitriser les aleas, à assurer une métrologie et des process pertinents.

Dans un prochain article, vous découvrirez la définition , l’étendue, les procédures et modes opératoires de la phase pré-analytique, quelles sont les responsabilités du préleveur dans cette phase, quelles sont les spécificités du prélèvement à domicile, comment bien identifier les prélèvements, le compte-rendu des résultats.

Pour sécuriser cette phase pré-analytique, les consommables et les équipements que vous utilisez au laboratoire font aussi la différence. LABELIANS est à votre partenaire pour bien les choisir et les utiliser.